Coups de pinceaux dans le creux d’un souvenir(6) VIDALA
Il m’est inimaginable de penser au Club García Lorca sans l’associer à Vidala, une femme dont la personnalité ne laissait personne indifférent. Vidala imposait ! Par son caractère, par sa présence, par son infatigable engagement envers son pays… un pays qu’elle avait dû quitter comme tant d’autres dans des circonstances dramatiques. Pour beaucoup d’entre-nous, elle était sans le moindre doute une figure de référence, un pilier sur lequel s’appuyer. Pour les adultes comme pour les adolescents, elle incarnait le témoignage vivant de l’exil et la force d’une femme qui avait la ferme volonté de ne pas abandonner ses idéaux. Dans ma valise de souvenirs, je conserve précieusement des instants partagés avec elle au Garcia Lorca et ailleurs. J’ai conservé tendrement dans ma tête, quelques images des 31 décembre … Ah ! Les réveillons au Club et notre présence au repas familial, car la sensation que nous étions bien plus que des amis ou des camarades se faisaient particulièrement vivace ces soirées-là ! Quand minuit sonnait et que nous avions tous mangé les douze grains de raisin selon la tradition espagnole, je revois Vidala se lever et se fondre dans une longue étreinte avec son mari. Mais ce qui me frappe encore aujourd’hui ce sont les mots qu’elle prononçait à cet instant précis et année après année : «¿Cuando podremos volver a España ? ».
La voix brisée par un long sanglot nous glaçait tous l’âme. Pour quelques instants la fête se teintait de nostalgie et de la terrible évidence que l’exil quel qu’il soit est long et douloureux. La conscience que nos parents n’étaient pas tous partis pour les mêmes raisons se matérialisait à cet instant précis. Les yeux noyés par l’émotion, nous partagions avec elle toute son histoire, ses peines et l’espoir qui ne l’avait jamais abandonné de retourner un jour dans son pays. Mais pour cela il fallait que le dictateur disparaisse. Et qu’il est long le temps quand on est loin de son terroir ! La soirée reprenait ensuite son air de fête jusqu’au petit matin et Vidala retournait de temps en temps jeter un œil sur ses fourneaux… Il y cependant un autre moment plein d’émotion et directement lié à Vidala et à son fils Manolo. J’avais quitté la Belgique depuis un an et c’était la première fois que je revenais à la maison. Ils avaien accompagné mes parents à Bruxelles pour venir me chercher à l’aéroport. Elle a eu la gentillesse de m’acheter un bouquet de roses rouges en guise de bienvenue. Le visage éclatant et le sourire protecteur, elle était là ! Je revenais auprès des miens, de ma famille et de laquelle Vidala et tous les autres, vous faites encore partie. Les liens fraternels n’ont nul besoin de papiers qui authentifient leur existence. Ma génération a grandi sous la protection et l’influence d’hommes et de femmes comme Vidala, nous leur devons bien plus de choses que nous ne l’imaginons. ¡SALUD CAMARADA REPUBLICANA ! Georgina Muñoz Gil Février 2010
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