Coups de pinceaux dans le creux d’un souvenir.(15) 1966 : le charbonnage du Hasard de Cheratte tue un mineur espagnol
Le 15 juillet 1966 la mort du camarade Antonio Albacete Haro bouleverse tout le monde. Le charbonnage venait encore une fois de faucher la vie d’un mineur espagnol. Antonio avait à peine 45 ans lors du fatidique accident. La mort d’un homme dans la force de l’âge a toujours quelque chose d’indécent. À la maison nous avons vécu la nouvelle comme tragédie étant donné qu’Antonio était le cousin de ma mère et qu’une grande amitié le liait à mon père. A cette époque-là, une maladie m’avait clouée au lit durant de longs mois et « el pariente Antonio y su mujer Josefa » venaient souvent faire un petit tour à la maison pour nous rendre visite. J’en étais ravie car l’évocation des souvenirs d’enfance en Andalousie et les récits d’histoires de familles des deux cousins évoquaient pour moi un temps inconnu et des lieux fascinants.
Cela fait déjà 44 ans et les souvenirs reviennent encore pour invoquer sa mémoire. Ma mère m’a raconté que la veille de l’accident Josefa avait proposé à son mari de passer à la maison : «Mañana podríamos ir a ver a la nena de María ¿ Qué te parece si te tomas un día de permiso? ». « Lo dejaremos para el sábado… dijo Antonio». (1) La fatalité, le maudit « hasard » tout comme le nom de la mine firent le reste. On ose à peine imaginer l’angoisse du lendemain. Ce lendemain où les compagnons devraient redescendre au fond avec la certitude que la mine est une traitresse que la mine n’avertit pas : elle tue aléatoirement ! Les mineurs le savent … leurs femmes et leurs enfants aussi. Les histoires dramatiques ont toujours plané chez les familles des mineurs mais on n’en parlait pas souvent. On préférait fredonner un refrain de « Soy minero » d’Antonio Molina pour conjurer les peurs et le malheur. Mais certains savent pourquoi des centaines d’Espagnols comme mon père ou comme Antonio Albacete, sans doute lui aussi, étaient venus en Belgique avec un contrat pour travailler dans les mines belges fin des années 50 (Acuerdo Hispano-Belga de Emigración de 1956). Le 8 août 1956 le puits du Bois-du- Cazier de Marcinelle avait tué 263 mineurs… et il fallait les remplacer. ( mais c’est une autre histoire…) Georgina Muñoz Gil - Mai 2010
(1) Demain on pourrait aller ver la petite de Maria .Que dirais-tu de prendre un jour de congé – On ira samedi …avait répondu Antonio.
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