“España camisa blanca de mi esperanza de fuera a adentro, dulce o amarga de olor a incienso, de cal y caña. Quién puso el desasosiego en nuestras entrañas nos hizo libres pero sin alas nos dejos el hambre y se llevó el pan” 2 Les drapeaux rouges et les tricolores ondoient à nouveau sur l’écran ! Les pancartes scandent des messages contre la dictature et des revendications en faveur du Viet Nam qui était toujours présent dans nos pensées et symbole lui aussi d’un peuple en lutte contre son oppresseur… sur les photos nos parents ont l’âge que nous avons aujourd’hui et nous nous avons le regard de ceux et de celles qui savent que l’avenir est à portée de la main !
La joie se lit sur nos visages ; la soirée est un succès ! Nous continuons nos allées et venues un peu partout dans la salle, on s’arrête souvent pour commenter pour la énième fois les photos de l’expo et essayer d’en tirer tous les secrets, toutes les énigmes, nous demandons aux peu de personnes âgées qui ont pu se déplacer jusqu’à la fête mais nous ne voulons pas non plus trop les bouleverser ! Petit à petit la salle commence à se vider presque furtivement car on voudrait rester encore et encore… Il est presque trois heures du matin et nous avons fini par nous attabler pour nous lancer dans de grandes discussions et comme cette rencontre nous semble trop éphémère, nous prenons rendez-vous pour le lendemain sur la Batte ! La bonne excuse pour remémorer le bon vieux temps où nous vendions des « Horizontes » avant d’aller prendre l’apéro au Garcia Lorca !
Coups de pinceaux dans le creux d’un souvenir.(21) Page 2 de 3
L’émotion me prend à la gorge et je donne libre cours aux larmes versées pour tous les absents et la « ternura » (la tendresse) dont parle la chanson m’envahit comme elle envahit aussi toutes celles et ceux de ma génération. Ces premiers hommes et femmes qui prirent le chemin de l’exil économique ou politique sont là, devant nous grandeur nature et on a presque envie de traverser l’écran pour les embrasser. C’est probablement le moment le plus émotif de la soirée. Par la suite petit à petit une fois la catharsis commune franchie, nous laissons place aux commentaires spontanés, « Mira, Fulanito… Regarde c’est une telle … Tu te souviens… oh ! ¡Qué recuerdos ! » et les cris de surprise et de joie remplacent peu à peu les larmes. Les photos nous plongent dans les différents locaux des clubs Federico García Lorca, on gomme les années comme un enfant gommerait ses ratures sur la page de son cahier… Je me revoie sur une photo, j’ai 16 ans et je suis entourée de la plupart des amis qui sont là ce soir .. Applaudissements de joie quand tout le monde se reconnaît !Voici le cortège funèbre de l’ami disparu et qui rend la salle silencieuse … on ne l’a pas oublié, Dioni est toujours présent. A nouveau des photos de familles… et les commentaires à voix haute reprennent de plus belle. Sans nous en rendre compte nous passons du noir et blanc à la couleur ! Quelles étaient belles nos mères avec leur œillet rouge épinglé sur leur tablier de travail ! Voici nos pères qui se donnent l’accolade …au club de la rue de Gueldre ! Les mêmes personnes quelques années plus tard mais les cheveux gris … Un autre élan de « ternura » ( tendresse) nous pousse à lancer d’autres commentaires … La nouvelle chanson d’Anna Belen et Victor Manuel nous indiquent un autre volet du diaporama : les manifestations !
Tout a une fin : mais dans ce cas-ci, ce n’est que partie remise… À la prochaine ! Un abrazo grande, Georgina Muñoz Gil Décembre 2010.
Je tiens à remercier les organisateurs et tous les gens qui ont assisté à la soirée car j’ai passé d’excellents moments en votre présence. J’espère que les circonstances me permettront de revenir bientôt parmi vous. Pour tous ceux et toutes celles qui pour diverses raisons n’ont pas pu assister à la rencontre, je souhaite que cette petite chronique vous fasse vivre un tant soit peu la merveilleuse atmosphère que nous avons vécue. Soyez certains que nos pensées sont allées en plus d’une occasion vers vous durant toute la soirée. Vous nous avez manqué !
Mais place aux tapas, au vin, à la musique, aux bavardages, aux chansons, à la danse ! Serrés comme des sardines nous essayons de nous frayer passage pour retrouver une connaissance, aller commander une bière ou un verre de vin, les assiettes de tapas sont prises d’assaut ! Je regarde l’assiette et je cherche vainement un petit morceau de boudin blanc… J’en fais le commentaire ce qui provoque les rires du groupe ! Tout à coup j’entends « POROMPONPON POROMPO POROM POMPERO … » que toute la salle n’hésite pas à reprendre en cœur ! Vieilles chansons et mélodies d’autres époques qui elles aussi sont restées figées dans l’espace temporel ! C’est pas vrai ! Cela faisait des lustres que je n’entendais plus « CARRASCAL CARRASCAL que bonita serenata…». Les paroles font rire l’assemblée et les plus petits, ceux de la troisième voire quatrième génération doivent se dire que nous sommes des « locos de atar »( fous à lier) ! Le photographe engagé pour l’occasion n’arrête pas de nous immortaliser en format JPEG … nous posons avec un petit air de star ou de VIP !
Une autre photo provoque une houlée de souvenirs charriés dans la salle ; c’est celle de la grève de la faim en 1970 ! Et puis viennent les souvenirs des premiers mai … qui se terminaient en chansons derrière la Violette ! Merveilleuse photo qui nous montre cette jeunesse du club et du parti, main dans la main et portant chacun et chacune une pancarte qui forme le mot « AMNISTIA » . Ils sont à la tête du cortège et beaucoup d’entre eux le sont encore aujourd’hui fidèles à leurs idéaux ! On lit les pancartes au gré des photos et je m’arrête sur un slogan tout simple mais qui résume bien ce que nous cherchions tous à retrouver au plus tôt pour notre pays : ¡ DEMOCRACIA ! Les rues de la Villes de Liège sont à nouveaux prises par les Espagnols , nous étions nombreux à répondre à l’appel ! Paris ! Nous revoici à Paris au parc de Montreau pour aller voir la Pasionaria ! Et là une file d’enfants espagnols qui réclament la possibilité d’apprendre leur langue… Je n’arrête pas de m’émerveiller à chaque fois qu’un souvenir refait surface ! Encore des drapeaux rouges…et un slogan qui scande la UNIDAD … Et maintenant place à la joie, place à la fête ! C’est Michel Fugain qui l’annonce. Le brouhaha de la salle est maintenant si fort qu’il noie la solennité des premiers moments. Au Garcia Lorca on s’amusait ! Des groupes folkloriques, le carnaval, les excursions, les sorties et puis tout à coup j’entends des cris perçants : la vue des REVOLTOSAS 3 provoque des réactions en chaîne ! Des rires, des commentaires, des anecdotes … c’est la folie dans la salle ! Retour dans le temps ; le temps où certains avaient formé un groupe musical avec un accordéon une guitare et ne batterie… look années 60 ! L’hilarité est générale : quels bons moments ! Le premier diaporama fait place à celui de l’histoire du football au Garcia Lorca. José Merino nous explique brièvement la chronologie des faits et les assistants apprécient tous les souvenirs qui ont été rassemblés pour l’occasion. Je ne suis probablement pas la seule à sentir une petite pointe d’orgueil pour avoir vécu aux premières loges une grande partie des événements de cette époque-là. Je pense alors à la signification des mots tels que « lutte, solidarité, divertissements, espoirs, avenir, engagement etc» . C’est au sein de personnes comme celles que j’ai vues sur les photos que je les ai appris et je me sens merveilleusement bien entourée auprès de ces « vieux de la vieille » qui sont venus ce soir !
<<< Vidéo présenté a la soirée "une page de notre histoire"
1 "Besos,ternura,y la noche es testigo de esta inmensa locura…Besos ternura, nuestra ruta de amor se convierte en ternura… " (Baisers, tendresse et la nuit est témoin de cette immense folie… Baisers, tendresse, notre route d’amour se transforme en tendresse…) 2 "España camisa blanca de mi esperanza de fuera a adentro, dulce o amarga de olor a incienso, de cal y caña. Quién puso el desasosiego en nuestras entrañas nos hizo libres pero sin alas nos dejos el hambre y se llevó el pan" (Espagne chemise blanche de mon espoir, de l’extérieur vers l’intérieur, douce ou amère avec son odeur à encens, de chaux et de roseau. Qui donc a planté le désarroi dans nos entrailles , qui nous a rendu libres mais sans ailes, qui nous a laissé la faim et a emporté notre pain …) 3 REVOLTOSAS ( groupe de danse formé par des petites filles du FGL dans les années 70)
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Chroniques Correspondants Par Georgina Muñoz Le club FGLorca rue St Léonard Le tableau de F.G.Lorca La visite de Marcos Ana 1° Festival de la juventud Syndicalista Angel Rozas La Tortue Michaela Vidala Julian Grimau Le Juke-boxdu FG.lorca Las Maletas Les Casadielles L"Aristocrate La Chemise Viva la Republica Nos vamos a Tilff ! 1966 : le charbonnage du Hasard de Cheratte tue un Les premiers mai à Liège Annie, fille de mineur en grève ! Le temps " Des Cûtès peûres ! " Le match Belgique-Espagne à Slessin- 1969 El hombre que vio dos veces la aurora boreal Un voyage au cœur du temps, la soirée du 20 novemb Par Mario Lada Inauguration club Herstal Manolo Rodriguez Liverons Iguanzo Pierre Demoulin Les fonderies Mangé Nieves Medina Manifestación Ana Ponce Nieto Liège: un chemin d'aller- retour Les menus L'accueil Communiqués Bienvenue Mémoire 2010 Nos soirées Histoires de familles Photos-Archives Poètes-Chansons Chroniques Histoire du football club F.G.L E-mailC hroniques d'une époque
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